Lore by Alexandra Bracken

Auteur:Alexandra Bracken [Bracken, Alexandra]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy, Jeunesse
Éditeur: Komikku
Publié: 2021-09-15T22:00:00+00:00

VINGT-SIX

Lore se rendit compte en l’apercevant qu’elle avait déjà vu la Frick Collection – bien des fois, en l’occurrence. Elle était à chaque fois passée devant sans jamais s’arrêter pour observer cette grande et belle bâtisse qui s’étendait entre la 70e et la 71e rue. New York était une ville où l’on ne voyait que ce qu’on cherchait.

Le cadenas qui maintenait fermée la clôture de chantier avait été brisé. Lore poussa la porte et aperçut quelques mètres derrière l’entrée plutôt quelconque du musée Miles accroupi sur les marches. Il leva la tête en les entendant approcher, le teint blême.

— Tout va bien, Miles ? demanda Lore.

Le garçon serra une bouteille d’eau contre sa poitrine.

— J’aurais dû écouter Castor et rester dehors…

Athéna se mit à danser d’un pied sur l’autre, mal à l’aise.

Lore se pencha vers la vitre de la grande porte d’entrée en bois et sursauta en apercevant deux gardes assis sur des chaises de bar, dos à elle. Castor se trouvait entre eux. Son visage fermé changea ses poumons en pierre.

Dès qu’elle ouvrit la porte, elle fut assaillie par une odeur de renfermé, de mort et de sang qui lui donna la chair de poule.

— Tu préfères attendre Van dehors ? demanda-t-elle à Miles.

— Il ne viendra pas. Il a envoyé un message à Castor pour dire qu’il nous rejoindrait à la maison.

— Tu ne veux pas aller le retrouver ? Tu n’es pas obligé de retourner à l’intérieur.

— Non, répondit Miles avec effort. Je peux gérer. Je n’ai pas besoin de partir.

— Je ne veux pas que tu sois obligé de gérer.

Mais son ami passa devant elle et entra dans la bâtisse.

Lore entendit Athéna respirer plus vite, dans son dos.

La déesse se dirigea vers la garde assise à droite de l’entrée. Les cheveux de la jeune femme étaient rassemblés en une tresse qui descendait le long de son dos, très semblable à celle de Lore. Sa tête était appuyée contre le mur, comme si elle s’était seulement assoupie.

Lore comprit dès qu’elle arriva à la hauteur de Castor.

La gorge de la garde avait été tranchée si profondément qu’on pouvait voir les os de sa colonne vertébrale. Une mort rapide, mais terriblement brutale. Elle n’avait pas dû émettre un son.

Le visage de l’autre garde était complètement démoli, mais ses souffrances, quelles qu’elles fussent, s’étaient arrêtées dès qu’il avait reçu une lame en plein cœur.

— L’œuvre d’une léaina ? avança Castor. Ce qui voudrait dire que les Cadmides nous ont encore coiffés sur le poteau.

— Ou d’un dieu complètement à bout, suggéra Lore.

Elle n’aurait su dire lequel des deux était le pire.

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